Les Mémoires de Robert de Montesquiou rapportent l'existence d'un jardinier japonais, « Hata Wasuké », qui vint en France pour présenter l'horticulture nipponne à l'exposition universelle de Paris en 1889 et qui y resta longtemps. Avant nos recherches, on n'avait aucune information détaillée sur ce jardinier particulier. En rassemblant divers documents fragmentaires (essai de Montesquiou, le Journal des Goncourt, articles parus dans des revues, archives conservées dans le Bureau des documents
diplomatiques du Ministère des affaires étrangères du Japon, photographies, souvent ni légendées ni datées, conservées à la Bibliothèque nationale de France ainsi qu'au Musée Le Vergeur à Reims), nous reconstituons dans cet article la vie originale de ce jardinier «de génie».
Après la fermeture de l'exposition, Hata a été engagé par Montesquiou pour embellir son jardinet, rue Franklin à Paris, pour construire un jardin japonais à Bois-Boudran (Seine-et-Marne) chez la comtesse Greffulhe en trois ans, puis pour soigner les plantes du pavillon Montesquiou à Versailles. Il a également créé dans les années 1890 un jardin japonais dans le parc «Midori no sato» aux Loges-en-Josas, à quelques kilomètres de Versailles, qui appartenait à Hugues Krafft. Nous publions aussi au moins une
photographie pour chaque étape de son travail en France.
Dans la seconde partie de l'article, nous mettrons en lumière la dernière moitié de la vie de Hata chez Edmond de Rothschild à Boulogne-sur-Seine. Nos regards se porteront également sur la famille Hata à Yokohama, ville natale du jardinier.
|