Encore, il est important de souligner l'attribution d'intuition dans la definition classique de la perception. On faconne, a propos de (l'experience de) l'image de representation, la meme logique selon laquelle elle n'est qu'une representation intuitive, en l'appliquant souvent au vecu imaginaire du cinema. L'image y est seulement ce qui profite des pouvoirs de perception synergique du corps pour donner au sujet(-spectateur) a percevoir la realite absente-l'irrealite-sous quelques aspects sensibles: il s'agit des matieres representatives (lumiere, ligne, couleur, son, etc.) de l'image. Dans le cas particulier du cinema, l'image filmique n'exige qu'une simple adhesion perceptive. Dans (l'experience filmique de) l'image animee, le mouvement (d'objet) par lequel les images photographiques se transforment constamment dans une vue, n'y est que pour constituer, dans une sorte de fascination, l'union du sujet percevant et de l'objet de perception. En idealisant cette situation unique, l'on en conclut a l'accord entre le percu et la vision : La conjonction de la nature imaginaire de la realite et du mouvement porte, a son maximum, cette adherence perceptive qui est ainsi rendue possible dans l'experience filmique. C'est en ce sens que l'image filmique n'impose a la perception aucune distanciation (sur le plan psychique) par rapport a la realite percue, au titre de (l'experience de) la fiction (au cinema). Pourtant, la perte de la difference (ou/et de la separation) implique la perte d'une nouvelle connaissance dont la possibilite ne reside que dans la limitation et dans la relativite d'une conscience. En realite, la connaissance s'organise d'une nouvelle distantiation de soi au monde connaissable, c'est-a-dire par rapport a l'objet de conscience. D'ailleurs, le probleme principal qui nous engage dans la deuxieme partie de la presente analyse, se pose sur la theorisation de l'acte organisateur de connaissance qu'execute la conscience dans l'experience perceptive (au cinema), en particulier, au sujet de la realite vecue.